Le printemps ‘’officiel’’ n’arrive que le 21 mars, mais le printemps berbère, lui, sera là le 28 février, qui correspond au 15 du mois de Furar du calendrier agraire traditionnel, c’est-à-dire trois semaines à l’avance sur le calendrier grégorien !
Et le calendrier traditionnel, qui nous vient du fin des âges, dit vrai : depuis quelques jours, on perçoit les prémices du printemps, tafsut (mot féminin en berbère, Dame naturel se pare de ses atours, faits d’herbes fraîches et de fleurs multicolores ! Certes, le froid n’est pas fini –et nous espérons encore des pluies abondantes- mais on peut dire que les frimas de l’hiver sont déjà derrière nous.
Si Yannayer, le premier jour de l’an est fêté avec pompe, le premier jour de printemps, amenzu n tefsut, passe presque inaperçu. Ce n’était pas le cas autrefois où, ce jour, qui marque le retour de la belle saison, donnait lieu, dans toute la Kabylie, à des festivités : promenades dans les montagnes pour cueillir les plantes nouvelles, repas de circonstances, décoration des maisons, chants…
Seules quelques bribes de rites sont restés, notamment, dans certaines région, le fameux couscous dépuratif et revigorant, cuit à la vapeur du tapia garganica, aderyis, en kabyle.
D’ailleurs, dans les régions où se pratique ce rite, on voit un peu partout les femmes cueillir avec précaution cette plante vénéneuse, qui a le défaut de brûler les doigts.
Ce serait une bonne chose de remettre à l’honneur cette belle fête et d’en faire, comme pour Yanayer, une occasion de réjouissance et de retrouvailles !
La depeche de kabylie
Lundi 06 Mars 2006